L'alimentation animale

L’industrie de l’alimentation animale est la première utilisatrice de grains de céréales français, blé tendre, maïs et orge en tête. Mais le secteur consomme aussi une grande partie des coproduits issus de la transformation des céréales comme les drêches, le son ou l’amidon.
 

  • L'alimentation animale est une branche de la zootechnie qui décrit les besoins alimentaires des animaux d'élevage, ainsi que les moyens et méthodes permettant de les satisfaire. 

    À l’échelle européenne, la France est un acteur de premier plan de l’alimentation animale. Cette industrie constitue une voie majeure de valorisation pour la production céréalière hexagonale : ses usines utilisent entre 9 à 10 millions de tonnes de grains par an. Le secteur consomme aussi de nombreux coproduits de transformation des céréales (sons issus de la fabrication de la farine par le meunier, drèches de brasserie…). Plus d’un million d’hectares de maïs fourrage ont par ailleurs été cultivés pour alimenter des élevages de ruminants. De façon plus marginale, des pailles de céréales sont également utilisées pour compléter le fourrage. 

    Que trouve-t-on dans les rations ? Pour répondre aux besoins des animaux d’élevage, elles doivent leur fournir tout à la fois de l’énergie (sous forme de glucides), des protéines, des fibres mais aussi des vitamines et des minéraux. Les céréales représentent près de la moitié des ingrédients des aliments composés. Elles constituent le principal apport en glucides. Blé tendre, maïs, orge, triticale ou encore sorgho… Les fabricants vont utiliser toute la palette des céréales en fonction de différents critères : besoin des animaux, disponibilité des matières premières, qualité ou encore prix de vente.

  • Grâce à une importante activité de recherche, la filière est en capacité de comprendre avec précision les besoins physiologiques des porcs, volailles et autres ruminants, et de proposer des apports, notamment céréaliers, adaptés à chaque animal. Une entreprise de nutrition animale peut ainsi proposer une impressionnante diversité de recettes et fabriquer plusieurs centaines d’aliments différents dans ses usines. 

    Positive pour les animaux, cette fine compréhension des besoins est également, in fine, bénéfique à l’alimentation et la santé humaines. Le secteur de l'alimentation animale rappelle, à ce propos, qu’ « un bon aliment améliore le goût et les qualités nutritionnelles de la viande, du lait et des œufs ». De quoi rendre, par exemple, la viande moins grasse et le lait plus digeste. 

    Les professionnels de l’alimentation animale portent, dans le même temps, une grande attention aux attentes des consommateurs, concernant la qualité des productions mais aussi, parfois, l’esthétisme de certains produits. C’est le cas par exemple des œufs. Les acheteurs apprécient qu’ils aient un jaune intense. Pour répondre à cette demande, la présence de maïs dans les rations est l’objet d’une attention particulière : les grains sont riches de pigments naturels qui donnent de l’intensité à la couleur du jaune d’œuf. 

  • Les entreprises de l’alimentation animale ont développé à travers la France de multiples circuits d’approvisionnement de proximité en matières premières. Les céréales récoltées localement sont privilégiées. De quoi favoriser tout à la fois la qualité des ingrédients dans les rations, l’économie locale, mais aussi réduire les émissions de CO2 lors de la phase de livraison. Une fois fabriqués, les aliments seront souvent vendus dans la région, nombre d’usines ayant adapté leur production aux filières d’élevage locales (aliments pour porcs en Bretagne, pour les volailles en Aquitaine…). Un travail est également mené pour développer les modes de transports alternatifs à la route comme le train ou la péniche

    Autre axe de recherche pour une plus grande durabilité : mettre au point les rations les plus équilibrées et les plus digestibles possibles. Les entreprises de l’alimentation animale ambitionnent ainsi de favoriser la santé et de préserver le bien-être des animaux d’élevage. Un travail qui permet, dans le même temps, de limiter les rejets de méthane, d’azote et de phosphore, et ainsi de réduire l’impact de l’élevage sur l’environnement. 
     

    DURALIM : une plateforme pour développer les approvisionnements durables  

    L’engagement de la filière en faveur d’une alimentation durable des animaux d’élevage a trouvé sa concrétisation en 2016 avec la création de la plate-forme collaborative Duralim. Elle regroupe plus de 80 entreprises et organisations, des producteurs de grandes cultures aux distributeurs, qui mènent des actions concrètes afin de répondre à l’attente des consommateurs pour des produits plus responsables. Réduction de l’usage des ressources naturelles, développement de filières de production locale… Les initiatives sont nombreuses.

  • La production d’aliments pour animaux est réalisée en grande partie avec des matières premières agricoles françaises, « pour 80 % de ses approvisionnements » (source SNIA). Pour autant, le manque de protéines végétales françaises lui impose de recourir à des importations. Le ministère de l’Agriculture estime que « la France importe près d’un quart des protéines végétales destinées aux aliments d’élevage », tout particulièrement des tourteaux de soja.

    Pour inverser cette tendance, les pouvoirs publics ont initié un Plan protéines végétales doté de 100 millions d’euros. Cette initiative vise à réduire la dépendance de la France aux importations de protéines végétales des pays tiers et à permettre aux éleveurs d’améliorer leur autonomie pour l’alimentation de leurs animaux. La fin de dépôt des dossiers est fixée au 31 décembre 2022.