Le métier d'agriculteur multiplicateur de semence

Les « agriculteurs multiplicateurs de semences » sont le maillon central d’une chaîne de production végétale stratégique pour le secteur agroalimentaire français et, au-delà, pour affronter les défis alimentaires mondiaux.

    • La France est le 1er pays producteur européen de semences, avec plus de 380 000 hectares cultivés,
    • La France compte 18 600 agriculteurs multiplicateurs de semences, sachant qu’un tiers d’entre eux se consacrent aux céréales.
  • La filière « semences » a pour mission première de mettre au point, produire et livrer aux agriculteurs des variétés offrant un meilleur rendement dans des conditions de développement de plus en plus difficiles pour les plantes. La filière semences française regroupe cinq familles d’acteurs :

    • Les entreprises de création variétale,
    • Les agriculteurs multiplicateurs,
    • Les entreprises de production et de distribution de semences,
    • Les agriculteurs,
    • Les utilisateurs industriels des productions agricoles.

    Le rôle de l’agriculteur multiplicateur de semences est de reproduire à l’identique et en grande quantité des semences à partir de semences dites « de base » qui lui sont fournies par l’établissement semencier avec lequel il est en contrat.
     

    Semences de blé dans la trémie du semoir
    Semences de blé dans la trémie du semoir

    L’agriculteur multiplicateur de semences travaille pour les agriculteurs. En tant que tel, il connaît parfaitement les usages, les objectifs et les contraintes de ses confrères. Dans la plupart des cas, son activité ne se limite pas à la production de semences : cela peut être son activité principale mais elle est rarement unique.

    Le multiplicateur choisit les variétés qu’il souhaite cultiver au sein des différentes familles : blé tendre, blé dur, orge, maïs.... Son travail s’effectue dans le cadre d’un contrat avec l’établissement semencier (coopérative agricole ou entreprise privée de négoce) qui lui fournit les semences de base et à qui il livre la totalité de sa récolte.

    Le contrat est assorti d’un cahier des charges rigoureux qui fixe notamment les critères de qualité attendue ainsi que les surfaces consacrées à la multiplication. Le respect de ce cahier des charges est la condition nécessaire pour que les semences produites obtiennent la certification officielle indispensable à leur mise sur le marché.

    Réglage du semoir et pesée Agriculteur multiplicateur de semence

    L’agriculteur multiplicateur travaille en étroite collaboration avec les techniciens de l’organisme donneur d’ordre qui lui apportent conseils, préconisations et procèdent à différents contrôles, avant et après récolte. La certification des semences produites est délivrée par le Service officiel de contrôle de l’interprofession des Semences et Plants (SEMAE), placé sous l’égide du ministère de l’Agriculture.

  • Les formations agricoles et agronomiques proposées par les lycées et instituts agricoles en France peuvent conduire au métier d’agriculteur multiplicateur, mais les formations spécialisées sont un atout supplémentaire pour réussir dans ce métier.

    Le Brevet de technicien supérieur agricole (BTSA) Agronomie-Productions végétales propose notamment une option « système semencier » dont l’objectif est d’accéder à une connaissance approfondie des systèmes de production de semences dans une perspective de développement durable. Sept établissements scolaires proposent ce module.

  • Jean-François Monod, agriculteur multiplicateur à Castelnaudary (Aude) 

    « Le métier de multiplicateur de semences est assez peu connu en dehors du monde agricole, et les consommateurs ne savent pas toujours que nous sommes à l’origine des productions agricoles qu’ils apprécient... C’est un métier très exigeant au plan technique, mais aussi très attractif au plan économique et très motivant car nous sommes en prise directe avec l’innovation. Lorsqu’une nouvelle variété est mise au point nous sommes les premiers à l’avoir, et c’est pour nous une fierté de la multiplier pour la mettre à disposition des autres agriculteurs ! »