Les céréales en Bourgogne-Franche-Comté

Terre d’élevage, de polyculture et d’espaces forestiers, la Bourgogne-Franche-Comté se distingue par la variété de ses filières agricoles et par la qualité des produits qui en sont issus. La région dispose d’un patrimoine naturel exceptionnel, aux nombreux sites classés « Natura 2000 ». Il comprend les plateaux du Morvan, les massifs des Vosges et les reliefs du Jura. La culture des céréales s’associe harmonieusement aux vignobles et aux pâturages et participe à l’identité de ce territoire de contrastes. 

La culture céréalière dans la région

La surface agricole utile mobilise 2,4 millions d’hectares (Mha), soit la moitié de l’espace régional. Les cultures céréalières occupent 15 % du territoire (737 000 ha). Le blé tendre y est prépondérant (381 800 ha), suivi de l’orge (202 600 ha), du maïs et du triticale, croisement de blé et de seigle. 

2,4 millions de tonnes (Mt) de blé tendre y sont récoltées chaque année et la région se positionne au 3e rang national de la production d’orge avec 1,3 Mt. Par ailleurs, 86 000 ha sont consacrés à la culture biologique des céréales. 

L’agriculture régionale a développé un haut niveau de technicité permettant à ses acteurs de produire des blés tendres panifiables offrant des taux de protéines supérieurs à la moyenne nationale. Cette matière première qualitative répond aux exigences des activités de transformation, particulièrement en boulangerie et en biscuiterie. À l’inverse du blé, les orges destinées à la fabrication du malt doivent avoir un taux de protéines le plus faible possible. Là encore, les agriculteurs céréaliers de Bourgogne-Franche-Comté sont reconnus pour leur maîtrise des techniques culturales qui garantissent une qualité optimale d’orges brassicoles. 

Environnement : une agriculture contributive 

L’agriculture et la forêt sont les seuls secteurs économiques qui captent plus de CO2 qu’ils n’en émettent. Chaque année, les céréales cultivées en Bourgogne-Franche-Comté captent 13,3Mt eq CO2.*, soit l’équivalent des émissions des secteurs du transport routier et combustion dans l’industrie manufacturière réunis. 
* Solde net incluant les quantités de CO2 émises par et pour la culture.

La qualité des terroirs et les ressources naturelles sont des piliers du dynamisme régional que l’agriculture s’applique également à préserver. La filière céréalière multiplie les initiatives en faveur de l’entretien des paysages, des sols et de la biodiversité : mise en place de bandes enherbées le long des cours d’eau, implantation de couverts végétaux entre deux cultures, généralisation des outils de pilotage de précision qui permettent de réduire les utilisations de fertilisants et de produits de protection des plantes… 

La filière céréalière régionale est structurée autour d’un maillage dense de coopératives et d’entreprises de négoce qui assurent la collecte, le stockage et la commercialisation des grains. Les récoltes dépassant les capacités de transformation locales, ces organismes valorisent les céréales bien au-delà des frontières régionales. 

Située au carrefour des axes Rhin-Rhône et Saône-Rhône, à l’interface de trois grands pôles économiques (Île-de-France, Grand Est, Auvergne-Rhône-Alpes), à proximité de la Suisse, de l’Allemagne et de l’Italie, la région est au centre des flux économiques et des communications de la façade Est. Afin de valoriser cette opportunité géostratégique, les acteurs de la filière céréalière ont engagé d’importants investissements pour développer le transport par voie fluviale. La création d’un terminal céréalier sur la Saône a ainsi permis d’ouvrir un accès au port de Fos-sur-Mer et, plus largement, sur les marchés du monde méditerranéen. Des investissements ont également été réalisés sur le canal de la Moselle et le Rhin. Du côté du fret ferroviaire, ce sont des embranchements « train complet » qui ont été mis en place à Venarey-Les Laumes et Vesou.

Les blés panifiables de qualité supérieure produits en Bourgogne-Franche-Comté ont favorisé l’essor de la meunerie et de l’épicerie sucrée. Outre ses 34 moulins, la région compte un important tissu d’entreprises industrielles de boulangerie, de pâtisserie et de biscuiterie ainsi qu’un réseau de 1 460 boulangeries artisanales. A lui seul, le secteur de la boulangerie comptabilise plus de 7 700 emplois, soit près de 35 % de la filière céréalière en Bourgogne-Franche-Comté.

Sur ces terres d’élevage, les ressources céréalières sont également un levier de synergies avec les filières animales, notamment en approvisionnant les 28 fabricants régionaux d’aliments pour animaux. Autre débouché caractéristique de Bourgogne-Franche-Comté, les orges sont valorisées par les filières malterie et brasserie régionales ou limitrophes. 

Une contribution active au patrimoine gastronomique 

Les acteurs céréaliers contribuent à valoriser les spécialités alimentaires et les produits régionaux et fournissant des matières premières conformes aux critères d’accès aux labels d’origine et de qualité (AOP, AOC, IGP). En effet, on trouve dans cette région réputée pour sa gastronomie de nombreux produits et recettes faisant directement ou indirectement la part belle aux céréales : volailles Label Rouge élevées aux grains, gougères farcies, croûtes aux morilles, pain d’épices de Dijon...

Au-delà de la qualité des céréales produites en Bourgogne-Franche-Comté, l’excellence est une exigence qui engage tous les acteurs de la filière, dans de multiples domaines : formation des opérateurs, traçabilité sur le cycle de production-transformation, contrôles sanitaires, obtention de certifications, maintien des savoirfaire traditionnels, recherche et développement, innovation.. 

Le pôle de compétitivité agroalimentaire Vitagora fait bénéficier la filière céréalière d’un centre de recherche et d’innovation à la pointe des questions alimentaires. Il réunit des acteurs de l’agriculture, des industries alimentaires et de l’enseignement supérieur autour de projets liés à la thématique « Goût-Nutrition-Santé » pour le développement d’une alimentation durable et citoyenne.